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Affaire Bové Le monde syndical exige la libération immédiate de José Bové

PARIS, 23 juin (AFP) - Le monde syndical se mobilise fortement depuis dimanche pour exiger la libération immédiate de José Bové, mais également pour dénoncer la répression syndicale et la "logique d'affrontement" adoptée selon les syndicats par le gouvernement face aux mouvements sociaux.

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Un rassemblement est prévu mercredi à 18H00 place de la Bastille à Paris, à l'appel notamment de la confédération paysanne, des syndicats CGT, FSU, UNSA, G10 Solidaires et du syndicat de la magistrature (SM), qui ont tenu une conférence de presse commune lundi.

Ces organisations, soutenues par l'UNEF (étudiants), le Syndicat de la médecine générale, le syndicat des avocats de France, la CNT (anarcho-syndicaliste) et le Modef (syndicat agricole), ont demandé la "libération immédiate" du leader de la confédération paysanne incarcéré dimanche.

En arrachant des plants d'organismes génétiquement modifiés (OGM), José Bové "a mené une action syndicale sans violence pour alerter l'opinion publique sur les dangers des OGM. La réponse a été sans commune mesure", a dénoncé Brigitte Allain, porte-parole de la confédération paysanne.

Pour ce syndicat, "il faut aujourd'hui relier les luttes: sans-papiers, retraites, profs, chômeurs, paysans", et replacer l'incarcération de José Bové dans le contexte de mobilisation sociale sur les retraites et la décentralisation.

"Au moment où les différentes manifestations sociales font l'objet de répression, il est particulièrement choquant qu'un représentant syndical soit conduit en prison comme un dangereux hors-la-loi" a jugé Marc Blondel, leader de FO.

L'UNSA se dit elle aussi "choquée par la dureté de la réponse gouvernementale. Le gouvernement qui prône l'apaisement est en fait dans une logique d'affrontement, on voit sa vraie nature qui est de taper sur le mouvement social", résume Michel Guerlevais.

"Il y a une pénalisation individuelle des militants. Le gouvernement entend frapper fort contre ceux qui protestent", renchérit la présidente du SM, Evelyne Sire-Marin. Elle cite les cas d'Alain Hébert, militant CGT condamné à six mois de prison avec sursis en février à Caen pour avoir frappé et menacé un gendarme lors d'une manifestation, ou d'Ahmed Meguini, militant anti-mondialisation qui a passé plus de deux mois en prison pour des violences dont il nie être l'auteur.

"Le Parquet poursuit systématiquement ceux qui arrachent des plants d'OGM, même deux ou trois pieds, y compris avec des peines de prison ferme. L'infraction de José Bové est parmi les plus légères", souligne Mme Sire-Marin.

"La liberté syndicale et l'existence des organisations professionnelles, piliers de la démocratie sociale, doivent être préservées et il convient que dans sa sagesse la justice en tienne compte", estime la FNSEA (premier syndicat agricole français) selon laquelle,"il n'est jamais bon qu'un syndicaliste soit en prison". La CNT stigmatise une "logique ultra-répressive".

"Le gouvernement craint un débat d'idées et enferme les militants", déplore Thierry Dumez (CGT). Pour Jean-Michel Nathanson (G10 Solidaires), le gouvernement "a envie de mettre un coup de poing dans le mouvement social", mais le SNUI-FDSU (Impôts) estime que "le gouvernement se trompe gravement s'il espère museler toute opposition à sa politique libérale".


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